Le Vallon

Le Vallon

Maison de maître
Chêne-Bougeries GE

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Située sur le plateau des Bougeries, dominant la rivière La Seymaz, la maison du Vallon est une belle demeure allongée dont le corps central, surmonté d’un fronton à serlienne, est flanqué de deux ailes latérales. Edmond Barde évoquait « le goût britannique si cher à certains Genevois d’autrefois » en décrivant Le Vallon. L’aspect extérieur de la maison, homogène et d’une sobre élégance, épouse le site et donne l’illusion qu’elle a été construite d’un seul jet dans la première moitié du XIXe siècle alors que les façades englobent un premier bâtiment qui pourrait dater du XVIIe siècle et qu’elle s’est vue transformée à plusieurs reprises dans le courant du XIXe siècle.

Un peu d'histoire

Le 20 mai 1799, l'année où la France révolutionnaire venait d'annexer Genève, ceux qui le pouvaient fuyaient la ville et le syndic Pierre-André Rigaud-Bertrand (1750-1804) acquit l'ancienne propriété Bandol si mal entretenue qu'elle ne semblait pas très séduisante. Fort épris de son domaine, il le remanie profondément et consacre beaucoup de temps à son entretien et donne au Vallon une grandeur qui rejoint celle du magnifique paysage qui s'étend au-devant de la maison en plantant six milles arbres, transformant les près et les vergers en un magnifique parc à l'Anglaise. Il ne profite guère de son acquisition puisqu'il meurt déjà en 1804. C'est sa fille et héritière Sophie Rigaud (1786-1851), épouse de Jean-Jacques Kunkler (1782-1853), Officier de la marine et secrétaire général de la Préfecture du Léman, qui dirige désormais la propriété pendant plus de 40 ans. Les Kunkler-Rigaud ajoutent 6 hectares aux 8 hectares d'origine et réalisent les premières transformations autour de 1818. Grâce au fabuleux héritage de leur tante Ursule Kunkler, baronne de Coppet et comtesse de Grandcour, décédée en 1816, ils entreprennent de nouveaux travaux sur la maison : notamment la surélévation des deux ailes confiée en 1833-34 à l'architecte Marc-François Brolliet. C'est à cette époque qu'on réaménage les deux pièces majeures, le salon (détruit par un incendie en 1887) et la salle à manger agrandie. L'Ameublement Second Empire du spectaculaire salon bleu et de son boudoir attenant est le témoignage de la génération suivante, Laure Kunkler (1811-1887) épouse d'Alphonse de Candolle (1806-1893). En 1893, Le Vallon échoit à leur fils Casimir de Candolle (1836-1918), puis à leur petit-fils Augustin de Candolle (1868-1920), décédé au Vallon, seulement deux ans après son père. Les dernières transformations de la maison, en particulier l'adjonction d'une marquise du côté du l'entrée et plus tard, face au jardin, la création d'une colonnade, datent de la fin du XIXe siècle. Jusqu'en 1973, le Vallon est habité durant la belle saison par la veuve d'Augustin de Candolle, née Louise de Saugy (1875-1973). L'un de ses deux fils, Roger de Candolle (1905-1989), à qui l'on doit la restauration du salon bleu, et l'une de ses trois filles, Irène Weber de Candolle perpétuent la présence familiale dans la maison principale. Le reste de la propriété a été réparti entre les descendants de leur frère, François de Candolle (1903-1942) ou vendu pour établir le Centre Sportif des trois Chêne. La maison est aujourd'hui habitée par le fils d'Irène Weber, Frédéric Weber et son épouse Élisabeth.

L'arboretum

La propriété comptait environ 14 hectares d'un seul tenant, avec un noyau de 5 hectares autour de la maison principale et des dépendances, mais d'importantes modifications et divers projets de développement suivront la succession d'Irène Weber de Candolle. Son jardin, orienté face à la plaine de l'Arve et aux Alpes savoyardes, est un véritable arboretum, dont certaines plantations, comme le grand cèdre datant de 1816, sont très anciennes et d'autres, plus récentes, sont dues à la passion de ses propriétaires successifs pour la dendrologie.
En effet, une dynastie de botanistes a pris racine au Vallon dès 1832 : l'époux de Laure Kunkler, Alphonse de Candolle, fils du célèbre botaniste Augustin Pyramus de Candolle (1778-1841) à qui l'on doit le premier Jardin botanique de Genève à la promenade des Bastions, et lui-même botaniste. Puis son fils Casimir, également botaniste, son petit-fils Augustin botaniste et son arrière-petit-fils Roger de Candolle (banquier - amateur de dendrologie). La passion pour les arbres se perpétue de génération en génération, et chaque année, de nouvelles essences végétales sont plantées. C'est aujourd'hui une collection privée quasi unique à Genève agencée en un véritable parc paysager à l'anglaise. Des spécialistes en botanique viennent régulièrement y admirer la collection d'essences locales et exotiques, scientifiquement étiquetée.