La Gara

La Gara

Maison de maître
Jussy GE

La Gara La Gara La Gara La Gara La Gara

Le domaine de La Gara est un des plus grands domaines du canton et un des derniers exemples de campagne genevoise du XVIIIe siècle qui présente un état aussi complet : un ensemble d'habitations et de dépendances entouré de cours et de jardins situés au centre d'un domaine agricole de 45 hectares toujours exploité.

En 1750, Jacob Favre-Mollet doit se résoudre à se séparer du domaine de La Gara qu'il avait hérité de son père, Jacques Favre-Calandrini, pour assainir la situation financière de sa famille. C'est le banquier Isaac Thellusson qui l'acquiert. Il l'offre, quatre plus tard, à son fils Isaac-Louis Thellusson, à l'occasion de ses noces avec Henriette Bertrand, y compris les bestiaux et les constructions qu'il y fait édifier : la maison rurale est en train d'être transformée en maison de maître à deux courtes ailes avec des communs symétriques de part et d'autre d'une cour ombragée de marronniers.
Le gros œuvre est terminé en 1755 et la maison marquée des armes des Thellusson. Elle prend le nom de château alors qu'Isaac-Louis Thellusson est autorisé à porter le nom de seigneur de La Gara. Plus tard, en 1790, vient la construction d'un troisième bâtiment, anciennement jardin d'hiver, bûcher et four transformé en orangerie en 1830.
Dans les jardins, les travaux d'embellissement sont portés à un degré rare à Genève. Ils composent avec l'héritage des Favre, notamment les allées de charmes, qui déterminent la largeur des parterres. Le profond canal coudé, nommé dans l'art des jardins « ah ah », délimite sur les deux côtés le cœur de la propriété du domaine agricole. Dans un site plat comme La Gara, seul un fossé suffisamment large – avec ou sans eau – est à même de clore la propriété sans obstruer la vue.
La Gara est resté longtemps en mains de familles Favre, Thellusson puis Faesch jusque dans les années 1970. Après 30 ans d'inoccupation, les nouveaux propriétaires, Monsieur et Madame Rémy Best, redonnent au domaine une occupation familiale tout en conservant la fonction agricole. Au cours du chantier mené entre 2001 et 2006 par Verena Best, architecte, la maison de maître est restaurée et adaptée aux besoins actuels, l'orangerie et un bâtiment de grange transformés en habitation. La cour et les jardins sont réhabilités avec le concours d'Erik Dhont, architecte-paysagiste belge.
La maison principale est classée, les autres bâtiments sont à l'inventaire. Les aménagements extérieurs, les arbres remarquables et le canal sont quant à eux classés depuis 2006